lundi 23 septembre 2013

Le ventre de l'atlantique

de Fatou Diomé, que j'avais  acheté et lu à l'époque...que je relis ça et là...ça peut s'appliquer à tous les peuples qui ont connu la colonisation... les gens dont elle parle ne vont pas lire le bouquin...elle avait eu beaucoup de presse à l'époque, parce que c'est sur l'immigration et que le fond du bouquin dit à ceux tentés par un départ : restez chez vous, y'a pas d'eldorado

p. 34 : la difficulté du labeur n’avait rien changé à sa détermination : la pauvreté c’est la face visible de l’enfer, mieux vaut mourir que rester pauvre, disait-il….

p.35 : tous les 2 ans, leur fils revenait l’été pour un mois complet. Il distribuait quelques billets et des pacotilles made in France, que personne n’aurait échangées contre un bloc d’émeraude. Ici la friperie de Barbès vous donne un air d’importance et ça, ça n’a pas de prix...

p.37 : quand on vient de France, on peut épouser qui on veut, il le savait. En revanche, personne ne pouvait se targuer de connaître son activité en France. A son arrivée on se contenta d’admirer son pouvoir d’achat, faramineux par rapport à la moyenne de l’île…


p.43 : France-Sénégal : l’unité au prix fort pour des étudiants fils de paysans, des expertes du ménage qui s’habillent chez Tati, des gardiens de magasin qui se musclent aux nouilles, des touristes qui visitent Paris juchés sur des camions à bennes, des arroseurs de jardin qui coupent des roses pour Mme Dupont sans jamais pouvoir en offrir à leur fertile épouse, je trouve le tarif aussi indécent qu’une fessée administrée à un mourant.

p.50 : de ma vie en France. Il m’avait vu partir au bras d’un français après de pompeuses noces qui ne laissaient rien présager des bourrasques à venir…
Habitué à gérer les carences dans son pays sous-développé, il n’allait quand même pas plaindre une sœur installée dans l’une des plus grandes puissances mondiales…Le tiers-monde ne peut voir les plaies de l’Europe, les siennes l’aveuglent…

p.51 : il me fallait « réussir »afin d’assumer la fonction assignée à tout enfant de chez nous : servir de sécurité sociale aux siens. Cette obligation d’assistance est le plus gros fardeau que traînent les émigrés….


p.60 : après la colonisation historiquement reconnue, règne maintenant une sorte de colonisation mentale : les jeunes joueurs vénéraient et vénèrent encore la France. A leurs yeux tout ce qui est enviable vient de France……Tenez, par exemple, la seule télévision qui leur permet de voir les matchs, elle vient de France. Son propriétaire, devenu un notable au village, a vécu en France. L’instituteur, très savant, a fait une partie de ses études en France. Tous ceux qui occupent des postes importants au pays ont étudié en France. Les femmes de nos présidents successifs sont toutes françaises. Pour gagner les élections, le Père-de-la-nation gagne d’abord la France. Les quelques joueurs sénégalais riches et célèbres jouent en France. Pour entraîner l’équipe nationale, on a toujours été cherché un Français. Même notre ex-président, pour vivre plus longtemps s’est octroyé une retraite française. Alors sur l’île, même si on ne sait pas distinguer, sur une carte, la France du Pérou, on sait en revanche qu’elle rime franchement avec chance….

p.68 : « l’honneur d’une femme vient de son lait ». Les outres sur leurs genoux attestaient leur respect pour cette thèse millénaire. Quelle bouche aurait osé nommer la pilule devant elles, au risque de se tordre à vie ? Leur dire qu’en Europe on peut programmer et limiter les naissances aurait été perçu comme une provocation….


p.69 : on se fit humble pour me soutirer qui un billet, qui un t-shirt, au nom d’une coutume— qui empêche bon nombre d’émigrés aux faibles moyens d’aller passer leurs vacances au pays— selon laquelle la personne qui revient doit offrir des cadeaux ; cadeaux dont la valeur est estimée à l’aune de la distance de provenance et du lien avec le bénéficiaire. Je donnai raison, malgré moi aux attentes démesurées qu’ils nourrissent à l’égard des « venus de France ». Mes proches souffraient de la convoitise : dès mon arrivée, on les avait imaginés dépositaires d’une fortune…

p.97 : Ah ! La vie, là-bas ! Une vraie vie de pacha ! Croyez-moi, ils sont très riches, là-bas. Chaque couple habite, avec ses enfants, dans un appartement luxueux, avec électricité et eau courante. Ce n’est pas comme chez nous où quatre générations cohabitent sous le même toit. Chacun a sa voiture pour aller au travail et amener les enfants à l’école ; sa télévision, où il reçoit des chaînes du monde entier ; son frigo et son congélateur chargé de bonne nourriture. Ils ont une vie très reposante………..dans les maisons, on se nourrit tout aussi bien, de la viande autant qu’on veut. Ils mangent peu de céréales, pas comme chez nous du riz à tous les repas……..et tout le monde vit bien. Il n’y a pas de pauvres, car même à ceux qui n’ont pas de travail l’Etat paie un salaire : ils appellent ça le RMI, le revenu minimum d’insertion. Tu passes la journée à bailler devant ta télé, et on te refile le revenu maximum d’un ingénieur de chez nous ! Afin que les familles gardent un bon niveau de vie, l’Etat leur donne de l’argent en fonction du nombre d’enfant. Alors plus ils procréent, plus ils ramassent…j’avais un voisin qui ne travaillaient pas, ses deux femmes non plus, mais avec ses 10 enfants, tous déclarés au nom de la première, il gagnait palus que moi qui travaillais. Les Blancs n’auraient pas besoin de travailler s’ils faisaient beaucoup d’enfants, mais ils n’aiment pas avoir autant que nous autres. Là-bas, tout le monde peut devenir riche, regardez tout ce que j’ai maintenant. Là-bas, on gagne beaucoup d’argent, même ceux qui ramassent les crottes de chien dans la rue, la Mairie de Paris les paie….tout ce dont vous rêvez est possible. Il faut vraiment être un imbécile pour rentrer pauvre de là-bas.

p.102 : comment aurait-il pu avouer ; qu’il avait d’abord hanté les bouches du métro, chapardé pour calmer sa faim, fait la manche, survécu à l’hiver grâce à l’Armée du Salut avant de trouver un squat avec ses compagnons d’infortune ?...perpétuel clandestin, c’est muni d’un faux titre de séjour, photocopie de la carte de résident d’un copain- complice, qu’il avait sillonné l’Hexagone, au bon vouloir d’employeurs peu scrupuleux…il avait pratiqué le marteau-piqueur de chantier en chantier, par tous les temps….l’apothéose de sa carrière en France, c’était lorsqu’il passa de maître-chien à chien de maître : vigile dans une grande surface, il errait entre les rayons, se pourléchant les babines devant des marchandises hors de sa portée. Pour se venger de frères d’itinéraire qu’il jugeait assez arrogants pour faire leurs courses comme des Blancs, ou trop pauvres pour être honnêtes. Plusieurs fois ses griffes de faucon avaient enserré une proie maghrébine ou africaine, lui garantissant les bonnes grâces de son chef. Ses victimes avaient fini par comprendre que le pire ennemi de l’étranger, ce n’est pas seulement l’autochtone raciste, la ressemblance n’étant pas un gage de solidarité….

p .117 : Ecoute champion, lui dit-il, j’ai déjà assez dépensé comme ça, et tu ne progresses vraiment pas. On va arrêter les frais. Tu me dois environ cent mille balles. Il faudra que tu bosses pour ça. Comme tu la sais, ta carte de séjour est périmée. Si tu t’étais débrouillé, le club aurait tout réglé en vitesse : mon fric, tes papiers, tout, quoi. Mais là, tu n’as ni club ni autre salaire ; le renouvellement de ta carte de séjour, faut même pas y songer. J’ai un pote qui travaille sur un bateau, on ira le voir, je te ferai engager là-bas. On ne lui demandera pas beaucoup, ça l’aidera à la fermer. Il me versera ton salaire et quand tu auras fini de me rembourser, tu pourras économiser de quoi aller faire la bamboula au pays…..

1 commentaire:

  1. Chère "fille noire " je pensais avoir manquée de souplesse en écrivant ce commentaire mais la faiblesse de ta réponse me prouve que j'avais pas tord ... Tu réfute le fait que je considère ton blog comme blog d'infos hors tu te contredit toi même en disant que tu y met des INFORMATIONS qui retiennent ton attention ( si c'est pas un blog d'infos dit moi ce que c'est ??) ... Quand on prend l'initiative de créer un blog c'est pr que celui ci soit lu par tous sur le net et qu'on puisse y mettre des critiques dans la limite du respect .. A Moins qu'il n'y ai que toi qui le lit ( ce que je présume fort ) maintenant tu n'était pas obliger d'utiliser des insultes pr te défendre ... Mais laisse moi te dire un truc sache que le troll fan de béyonce et naomie que je suis respecte totalement leurs parcours qui a sans doute été parsemés de critique sans les empêchées d'être la ou elles en sont aujourd'hui ... Je pense que ta manière de réfléchir est plus bas qu'un troll... Doublée d'un complexe d'infériorité ( eh oui car j'ai remarquer que tu aimait beaucoup comparer l'Afrique des Antilles ) alr faudrait savoir ( soit Dans ton blog tu parle de femmes noires et négritude soit tu parle uniquement des Antilles soit tu parles pas tout court ) Ps on en compare pas un continent avec une simple île ... Trop différentes pour êtres au même niveau historiquement parlant ... Sur ceux je tire ma révérence !

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